Nous venons de traverser trois semaines de folie. Trois semaines riches en victoires, attaques et émotions. Trois semaines révélatrices que l'on attendait depuis Janvier. On pensait qu'elles arriveraient sur le Tour, mais c'est finalement sur la Vuelta que Valverde a montré à l'ensemble de la planète cyclisme qu'il n'était pas fini.
Voici donc venue l'heure du bilan ce cette Vuelta, point par point.
Classement général final de la Vuelta | Temps |
1. Contador Alberto | 84:59:49 |
2. Valverde Alejandro | +1min16 |
3. Rodriguez "Purito" Joaquim | +1min37 |
Classement maillot vert de la Vuelta | Points |
1. Valverde Alejandro | 199 |
2. Rodriguez "Purito" Joaquim | 193 |
3. Contador Alberto | 161 |
Classement du combiné | Points |
1. Valverde Alejandro | 8 |
2. Rodriguez "Purito" Joaquin | 8 |
3. Contador Alberto | 10 |
Sa déclaration sur le site Movistar : "Je suis vraiment content de cette seconde place. En plus, en enlevant le temps perdu sur chute, je me retrouve à une vintaine de secondes de Contador. Il n'y a rien à dire, le bilan de ce Tour est bon. Peut-être que si on avait été plus près, la stratégie aurait été différente, mais on ne s'en plaindra pas. Je n'étais pas là avec le général en objectif et je suis donc très satisfait. L'équipe a été formidable du premier au dernier et je dois les remercier car sans eux nous ne pourrions obtenir ce podium.
C'était une Vuelta spectaculaire, il y a eu beaucoup de public et ça nous a enchanté. La course était belle avec les trois rivaux auquels j'ai eu à faire, avec le meilleur coureur du monde en matière de grands tours, et avec quelqu'un qui était en passe de remporter le Giro. Cela peut paraître incroyable mais j'ai terminé cette Vuelta avec pas mal de forces et je vais aller au Mondial avec pas mal d'ambitions. Après tant de jours difficiles, je me surprends et je pense que je peux bien faire là bas. Je sais que ce sera difficile mais j'en ai les moyens. Cette semaine sera quasiment réservée à la récupération totale. Il vaut mieux reposer le corps plutôt que le punir encore, je ferai une bonne semaine d'entraînement avant le Mondial."
Valverde, un coureur aussi taillé pour les Grands Tours :
Trop de fois on s'est demandé si Valverde était un puncheur sachant un peu grimper ou un coureur polyvalent pouvant s'imposer aussi en Grand Tour. La réponse, nous l'avons eu. Il est désormais clair que Valverde peut s'imposer dans une course de trois semaines. Pas forcément le Tour de France qui est vraiment dangereux en terme de nervosité, mais Giro/Vuelta sont largement à sa portée.
Sur la Vuelta, il a montré pas mal de choses allant dans ce sens. D'abord, on pensait qu'il allwait craquer un jour ou un autre par manque de forme et avec l'accumulation de la fatigue. Il n'en a rien été. Mieux, il était vraiment frais en 3e semaine, beaucoup plus qu'un Contador par exemple. Autre point fort mis en avant sur les routes espagnoles, son sens tactique. Il a toujours su gérer, est toujours resté maître de ses émotions pour composer au mieux avec les difficultés quotidiennes, en montant les ascensions au train par exemple. Il a aussi frappé en grand coup en "chippant" la seconde place à Purito lors de l'étape de Fuente Dè. Si l'on remarque bien, chacun de ses coups tactiques a en partie été permis par l'omniprésence de la Movistar autour de lui. Que ce soient Erviti, Castroviejo ou Lastras pour chasser les fuyards, Intxausti ou Quintana pour prendre des très bon relais en montagne, ils ont su répondre présent et sans eux, la tâche aurait été beaucoup plus compliquée. L'année prochaine, Capecchi et Smzyd viendront se joindre à l'équipe, de bonne augure. Dernier point positif, son niveau en contre la montre. Il nous inquiétait un peu, nous voilà rassurés. Ok, une bosse était sur le parcours, mais il finit tout de même 4e, devant un Tony Martin par exemple.
Un appétit grandissant :
Valverde était venu ici pour chasser des étapes et accompagner Cobo, il finit avec 2 étapes, une grosse dizaine d'accessits ainsi que les maillots verts et blancs acquis in extremis. Si ce n'est pas une belle preuve de détermination... S'il n'a jamais céssé de dire qu'il verrait au jour le jour, on n'a pas arrété de le voir bagarrer gagner des places et des étapes. La palme revenant au coup de Fuente Dè. D'abord enmené sur un fauteuil par Losada/Purito, il a ensuite porté l'estocade et éssayé de revenir sur Contador pour finalement échouer à 6 petites secondes. On peut vraiment dire qu'il a été omniprésent sur cette Vuelta, en atteste son classement au maillot vert, devant Degenkolb qui a raflé plus d'étapes que lui.
De nouveau un tueur en sprint :
Il a été opposé à deux reprises à Purito avec un résultat net et sans bavure. S'il a du jeter son vélo pour s'imposer à Arrate, sa victoire en Andorre ne laisse aucun doute. Dans les sprints, il est de nouveau présent. Il aurait même pu faire la passe de trois sans ce diable de Gilbert qui revient en forme juste pour le Mondial. Mais cette 2e place laisse tout de même songeur. Songeur, car il revenait très fort sur l'ex n°1 Mondial. Songeur aussi, car durant deux semaines, Valverde s'est employé corps et âme dans la lutte du général tandis que Gilbert ne se montrait qu'une fois lors de l'étape de Barcelone. Ce talent pour le sprint sera toujours un avantage ! D'ailleurs, la 6e place au sprint massif final montre bien son niveau. Pas besoin de préciser que dans la bataille pour le leadership de la selection espangole, cela vaut son pesant de cachuète.
Bref, un autre Valverde...
Le contraste est saisissant. Le Valverde que nous avons vu ces trois dernières semaines n'a aucun rapport avec ce que nous avons pu voir depuis le début de saison. Jusqu'a présent, il a alterné les hauts et les bas, sauf durant ces trois semaines où il nous a tout simplement régalé. Tellement que lors de sa seconde place derrière Gilbert, je me suis retrouvé un peu déçu... Meilleur grimpeur, puncheur, sprinteur et rouleur qu'avant, il s'est réinventé sur cette Vuelta. Quand on sait ce qui arrivera d'ici quelques jours... LE TOP !!
Quelles perspectives d'avenir désormais ?
Du repos, d'abord. Ensuite, il faudra se tourner vers le mondial qui sera la dernier point clé de cette saison. S'il ne lui a jamais souri au point d'être champion du monde, il a toujours répondu présent et signé de belles perfs. Cette année peut être la sienne. Il a prouvé qu'il était très bon puncheur, l'un des tout meilleurs si ce n'est LE meilleur. Tout reste à faire, la concurrence sera rude avec des coureurs très en forme comme Gilbert, Sagan, Voeckler, Boonen ou encore Freire. Nous avons raison d'y croire, il en est capable, et ce sera très certainement un grand moment de vélo, quoiqu'il arrive. Venga !
En bonus... Vous l'avez peut-être déjà vue, mais moi, je l'avais ratée :