Il est donc l'heure de faire un petit compte rendu sur ce qui s'est passé depuis le jour de repos précédent, l'heure aussi de se demander ce qu'il peut encore se passer sur cette Vuelta et même après, avec les mondiaux.
- Une semaine révélatrice.
On ne peut pas le nier, on découvre depuis quelques jours un nouveau Valverde. Le genre de cycliste que tout le monde aimerait être. Celui qui se bat, celui qui réfléchit, celui qui gère, celui qui score. C'est simple, depuis le début de la Vuelta, Valverde c'est 2 victoires (Arrate et Andorre), mais aussi 7 autres fois dans le top 10. Il finit donc 9 fois dans les 10 premiers en 15 étapes (10 fois dans les 10 premiers en 16 étapes si l'on compte le clm par équipe). C'est simplement énorme. Autre chiffre révélateur, ses classements aux différents maillots : 2e à 25 points de Purito au maillot vert, 4e au maillot à pois 10 points derrière Clarke et au combiné 2e avec 5 points de retard sur Purito.
Fini les chiffres, venons en aux faits. Cette deuxième semaine donnait place à de plus grosses étapes de montagne avec les trois jours dans les asturies, mais aussi un contre la montre. Nous avons été en tous points rassurés sur les facultés de Valverde. 4e place sur un chrono, devancé par Froome/Contador/Kessiakoff mais devant Martin par exemple. Et bien que ce contre la montre contenait un col, il fallait répondre présent le jour J et Valverde l'a fait. On en doutait quelque peu depuis le début de la saison. D'ailleurs, on a retrouvé ces progrès dans l'effort solitaire en voyant sa façon de grimper, tout en gérant son effort. Les ascensions vers Ancarès, Covadonga et Cuitunigru, il les a faites au train, sans se préoccuper du duo Contador/Purito qui se livre une grosse lutte pour la victoire finale. Gérer ok, tout le monde peut s'y employer. Mais Valverde l'a fait avec brio pour distancer Froome jour après jour et s'assurer le podium au général. Un général que nous n'envisagions pas en début de Vuelta. Et pour cause, Valverde a montré un tout autre niveau en Haute Montagne. Même s'il finit derrière les 2 autres ibériques, il n'est jamais loin, maxi 15s. C'est remarquable ! Un tel niveau chez lui ne s'était pas vu depuis un moment.
- Dernière semaine, quelques moment importants.
C'est bien connu, l'appetit vient en mangeant. Et voir Valverde gagner à deux reprises, le voir gérer ses efforts de main de maître en luttant avec les meilleurs et bien... ça donne envie de le revoir gagner !! Alors, est-ce possible ? Y pense t-il ?
L'objectif majeur reste de ramener le podium, bien entendu. La Movistar est aussi en lice pour le général par équipe qui a de plus en plus d'intérêt aux yeux des directeurs sportifs. Dans sa déclaration d'après course, hier, il disait qu' " Aller décrocher une autre victoire d'étape sera difficile". M'enfin, gagner deux victoires d'étapes l'est aussi ! Alors pourquoi pas. Voici les arrivées à sa portée. Il y en a deux. L'une à Fuente Dè, l'autre à La Lastrilla. Il est je pense impossible de le voir triompher à La Bola Del Mundo.
Fuente Dè, 17kms mais 4% de moyenne. L'ascension est irrégulière, et un sprint entre costaud peut être envisagé. Entre costaud certes, mais en petit groupe. Car après tant de jours de course, les organismes sont usés et on ne retrouvera pas forcément tous les prétendants au sommet. Un sprint en côte qui convient à Valverde pour un final en bosse pas trop exigeant mais selectif. Purito ne sera pas aussi impressionant qu'à l'accoutumée car il tire avantage de son poids. Là, ce ne sera pas la cas. (Et encore, rappelez vous Andore...)
La Lastilla, c'est un final accidenté et un sprint en côte. Si les échappés ne vont pas au bout (Comme à Fuente Dè d'ailleurs), on aura très certainement un sprint Gilbert/Valverde. On aurait ainsi quelques informations supplémentaires. Un Valverde vainqueur devant gilbert alors que celui si "se tourne les pouces" pour se préparer au Mondial serait un message fort. Même usé, Valverde reste le meilleur. Et là, le plein de confiance serait fait.
- L'après Vuelta, le mondial, la saison prochaine.
Valverde est dans une forme exceptionnelle. On s'attendait à ce qu'il saute sur une des autres étapes de haute montagne, ce ne fût pas le cas. Il a actuellement plus de 70 jours de course. Trop ? Tout dépend du coureur, certains ont besoin de beaucoup, d'autres non. La vraie question est de savoir maintenant s'il pourra tenir cette forme jusqu'au mondial. Ce qu'il a montré par le passé laisse penser qu'il sera là, mais trop juste pour la gagne. Sauf que cette saison, il a commencé en trombe mais ne s'est pas donné a fond avant le Tour par exemple, ni pendant d'ailleurs car il en est sorti assez frais dixit Unzue. Autre bon point, le repos. Il y aura une semaine de repos en plus pour aller au mondial. Quand on voit son niveau à San Seb/JO alors qu'il sortait du Tour, on peut se permettre de rêver du maillot irisé !
D'autre part, le niveau qu'affiche Valverde en montagne laisse songeur. Bien sûr, on sait que Contador n'est pas à 100% (Fred Grappe, entraîneur de la FDJ annonce 8% de moins qu'au Tourmalet 2010), et on se doute que le niveau du Tour est un peu plus relevé. Mais ne serait-il pas mieux d'abandonner cet objectif pour se consacrer à un doublé Giro-Vuelta ? On y pense, Valverde y pense, nous verrons bien le moment venu.