Après 9 jours totalement fous, voici enfin venu le premier jour de repos. Comme le veut la tradition, les grands acteurs se livrent à la presse, et les petits écrivains font leur résumés.
Neuf jours ce sont donc passés sur cette Vuelta. Du premier au dernier elle nous aura tenu en haleine, manipulant suspens et surprise pour en faire -pour le moment- la plus belle des des rondes de 3 semaines de la saison. Cette beauté, cet engouement général, nous le vivons d'autant plus parceque nous avons le droit à un Valverde des grands jours, des belles heures.
Jour 1, La Movistar triomphe.
Que dire. D'entrée, la formation d'Eusebio Unzue signe un coup d'éclat impressionnant en gagnant le contre la montre par équipe. Alors que les 5 premiers provisoires se tenaient en 5s, la Movistar déroule et conclue le chronon avec 10s d'avance sur le meilleur temps. Distance courte, mais une performance qui en dit long. Quintana et Intxausti, tout comme Valverde, sont présents parmis les 5 premiers obligatoires pour valider le temps de l'équipe. Cobo, qui avait prévenu que son état de forme ne serait pas optimale, a lâché quelques secondes dans la bataille.
Jour 3, Valverde sur le fil (video).
Après une première course en ligne relativement tranquille qui a marqué la première victoire de Degenkolb, les coureurs prennent la direction d'Eibar-Arrate, haut lieu du Tour du Pays Basque. Ce col puis cette petite descente ont permis de voir autant d'attaques que sur le Tour de France... Et c'est Valverde qui allume le premier pétard, "secouant le bazar" (Christophe Moreau). On sent que notre champion est en forme. Mais il n'est pas seul. Ce sont au total 4 hommes qui se bagarrent et qui finissent par se faire la belle : Valverde donc, mais aussi Contador, Froome et Purito. On tient là un quatuor de haut vol mené par un Contador qui semble déjà au top, plaçant 6 attaques en autant de kilomètres... Autre fait marquant, l'attitude un peu nonchalante de Froome, revenu à chaque fois au train. Valverde finit par sauter sur la ligne un Purito qui s'est vu vainqueur trop vite. Le paletot rouge sur le dos, Valverde est de retour !
Jour 4, braquage à l'anglaise...
L'arrivée à Valdezcaray devait être somme toutes tranquille. Pas assez exigeant pour distancer, ni pour se faire distancer. Sauf qu'avant cette ascension finale, le vent a fait son apparition. Sky, formation de Froome, a "pris les choses en main" et a tenté la bordure. Sauf que Flecha, dernier membre de l'équipe, a provoqué une chute impliquant Valverde, alors leader du général. Et alors que la logique dans ce genre de cas aurait voulu que la poursuite soit stoppée, il n'en a rien été. La sky a continué son bout de chemin, aidée par Argos/BMC/Katusha. Un honte. Valverde perd au final le maillot de leader et 54 secondes dans cette manoeuvre. Gracias Team Sky. Quoiqu'il en soit, souvenez vous que le crime ne paie pas.
Jour 6, Valverde piégé à Jaca.
Le col de Repitan del Fuerte à Jaca fait office d'arrivée. Un beau petit bébé court et pentu taillé pour Purito. C'est un scénario désormais classique qui s'est mis en place là bas. La sky a roulé tambour battant pour éviter toute offensive avant d'envoyer Froome au front. Alors que Gilbert lâche à plus d'un kilomètre de la ligne, le quatuor d'Arrate reprend forme à l'avant. Froome, au train, est suivi dans l'ordre par Purito, Contador et Valverde. Tout est encore possible entre ces 4 et bien que Purito soit le meilleur sur le papier, une victoire de Contador ou Valverde ne serait pas surprenante. Mais lorsque Froome hausse encore un peu plus le rythme, seul Purito suit. Et pour cause. Contador, perclus de crampes, laisse un gros trou devant lui, un trou que Valverde n'arrivera pas à reboucher. Une occasion de ratée, alors qu'il pouvait d'après moi s'imposer. La suite prouvera que je n'étais pas si loin que ça de la vérité. Valverde passe la ligne avec 9 secondes de retard, Contador 18.
Jour 8, Valverde puissance 2 (video).
La Collada de le Gallina est la première véritable arrivée au sommet. Pas de petite descente, pas de 2kms qui tiennent. Ici, c'est 7 kilomètres, et ça va grimper sévère ! Les sorties d'épingles à cheveux sont très pentues... Mais cela ne va pas freiner les ambitions d'Alejandro ! Une nouvelle fois, c'est lui qui secoue le cocotier ! Et l'entente espagnole va prendre forme. Un échappé matinal d'Andalucia va se sortir les tripes pour offrir un dernier point d'appui à notre champion. Ce sera finalement insuffisant devant le relai qu'imprime une nouvelle fois Froome. Sauf que le "kenyan blanc" va finalement devoir assumer à chaque fois la poursuite face aux trois espagnols. Et lorsqu'il a mis le clignotant, Contador s'est fait la belle, avec le duo Purito/Valvede à ses trousses. Et alors que beaucoup de monde pensait sa victoire acquise, la balaverde est revenue en trombe pour signer un succès magnifique autant sur les plans émotionnels que sportifs.
Jour 9, Valverde mise sur le mauvais cheval.
La passe de trois était très largement envisageable sur la route de Barcelone, mais il n'en a rien été. Valverde était persuadé que Contador serait le bon cheval. Mais lorsque Purito a allumé le vrai pétard du jour, Alejandro était trop loin pour suivre. Cette journée a été marqué par le retour de Gilbert qui gagne, une nouvelle prise de temps pour Purito et un Valverde qui grapille 3 secondes à Froome et Contador. 6e du jour, un peu déçu. Une 6e place qui aurait pu nous contenter il y a pas si longtemps.
Et maintenant ?
Maintenant vont venir des grosses échéances. Encore beaucoup d'arrivées de folie comme le Bola del Mundo ou le Cuitu Negru. Mais avant cela, il y a un contre la montre capital en vue. 13 kms de pure plaine avec d'avoir 10 kms en gros faux plat puis 16 kms de descente sur le même type de route. Dans un sens, ce n'est pas avantageux car Purito sera un peu mieux en terme de temps. Mais dans l'autre, Froome et Contador seront plus proches ! Cette Vuelta est excitante, et risque de l'être encore plus dans les jours à venir !
Voici le résumé du live tchat dans El Païs.
Valverde coureur :
"Pour récupérer après chaque étape, je m'hydrate et je me repose le plus rapidement possible. Dès l'arrivée, je mange du thon et du riz." A propos de son poids : "Lorsque vous êtes mal, le moindre kilo en trop pèse lourd. Mais lorsque vous êtes en forme, 2 kilos ou 0.5, vous ne remarquez rien. Tout dépend de votre feeling." Quel braquets utilisait-il lors de sa victoire en Andorre ? "J'avais 39x27 mais je ne suis monté que jusqu'au pignon de 25 dents. Pour le sprint final j'ai utilisé 53x23."
Valverde observateur :
Ne penses tu pas que ta chute t'as libéré et t'as rendu plus fort mentalement ? "Non, je ne craignais personne. Tout ce que j'ai fait dans cette chute c'est perdre du temps et j'aurais été mieux placé au général. Je ne me lamente pas et je suis content de la façon de la Vuelta se déroule." Ton favori ? "A l'heure qu'il est, Froome. j'aimerais bien un espagnol. Et puis, Purito, Alberto, et moi, on s'entend bien. D'autant plus avec Purito qui a été mon coéquipier." Quel sera le résultat du contre-la-montre ? "Je vais perdre du temps sur le clm, mais je ne pense pas en perdre beaucoup vu ma forme."
L'avenir de Valverde :
Si tu connais un jour sans en 2e partie de Vuelta, pourrais tu abandonner la Vuelta pour préparer le Mondial ? "Pour l'instant, l'objectif c'est le général. Et même si je perds beaucoup de temps, je pense que la meilleure préparation est de finir la Vuelta." Te vois-tu comme un vainqueur de cette Vuelta 2012 ? "J'ai le sentiment de pouvoir gagner ou du moins être sur le podium. Le soucis est de savoir si je vais pouvoir tenir la distance car j'ai pas mal de jours de compétition. J'espère tenir jusqu'à la fin." Comment se déroulera le Mondial d'après toi ? "A la différence des JO, je pense qu'au mondial le groupe de favoris sera restreint, j'aurai plus de chances." Et de quoi sera fait l'an prochain ? "Pour la saison prochaine, je voudrais savoir le tracé du Tour pour savoir s'il me convient. Faire deux tours et les classiques, c'est possible. Je n'exclue pas de participer au Giro et à la Vuelta."
